Mythes et croyances

Voici présentées dans cette page les légendes de l'île de Pâques issues de la tradition orale. Elles ont beaucoup servi aux premiers historiens qui se sont penchés sur la question pour reconstruire l'histoire de l'île sans chercher à faire le tri entre le mythe et les réalités historiques. Maintenant les historiens adoptent une véritable démarche scientifique en cherchant des preuves concrètes pour étayer leur hypothèse ou extraire quelques vérités dans des légendes. Du coup la littérature historique sur le sujet s'en ressent il faut vraiment éviter les documents anciens (années 70-80 compris) dépourvus de toute démarche scientifique qui ne sont qu'une collection de légendes.

La découverte de l'île


Une légende locale affirme que l'île aurait été découverte par les sept fils d'un roi vaincu de Hiva Oa, Hotu Matua qui étaient à la recherche d'une nouvelle terre. Il débarqua sur la plage d'Anakena (à gauche). Il nomma cette île Te Pito O Te Henua (nombril du monde). Il partegea l'île entre ses enfants qui furent à l'origine des tribus qui s'établirent sur l'île.

Longues et courtes oreilles

Le peuple pascuan était divisé en deux clans rivaux, les longues et les courtes oreilles. Les longues oreilles héritiers de Hotu Matua auraient réduit en esclavage les courtes oreilles pour construire notamment les moaï. La légende dit aussi que les longues oreilles auraient demandé aux courtes oreilles d'enlever tous les cailloux sur l'île probablement pour augmenter la surface agricole.

Le travail commença à l'est de l'île à Poike où aujourd'hui encore on peut observer que les prairies sont vierges de cailloux alors qu'on en trouve un peu partout ailleurs dans le reste de l'île (à droite chevaux dans la plaine de Poike). Ils n'eurent pas le temps d'achever le travail car les courtes oreilles se révoltèrent et mirent un terme à la construction des moaï et à la domination des longues oreilles.

Certains ont émis l'hypothèse que la population était effectivement scindée en deux ethnies, provenant peut être de deux vagues de colonisations successives (les longues oreilles seraient issues de la première vague marquisienne et la deuxième peut être de l'archipel des Gambiers en Polynésie Française). Quant à l'appellation courte et longue oreille, certains pensent que les longues oreilles se caractérisées effectivement par des lobes d'oreilles allongés par des ornements, on peut aussi penser que l'appellation vient de la mauvaise traduction en polynésien moderne du pascuan d'origine.

Le cycle du travail

Durant la période faste de l'île de Paques, à l'apogée de la construction de moaï, les pascuans n'exercaient pas toute leur vie le même métier, chaque année le grand chef de la tribu désignait une activité pour chaque pascuan, pêcher, ouvrier dans la carrière de moaï, paysan, ...

En conséquence si un pascuan se trouvait sculpteur dans la carrière de moaï de Rano Raraku, il n'avait qu'un an pour sculpter dans la roche son moaï. Si au bout d'un an il n'avait pas terminé, son moaï restait en l'état. Ce qui pouvait expliquer qu'on peut trouver autant de moaï inachevés et voire même achevés en attente de transport dans la carrière de Rano Raraku (photo à gauche).

Comme on l'a vu précédemment dans la page histoire, au vu des dernières découvertes archéologiques, il n'y a jamais eu construction frénétique, les nombreux moaï qu'on peut voir dans la carrière y sont disposés sciemment pour bloquer toute nouvelle extraction. La légende du cycle du travail est donc battue en brêche.





La légende de l'homme oiseau

Tous les printemps avait lieu la fête de Tangata Manu, il s'agissait pour les participants de partir du village d'Orongo, descendre une falaise à pic (180m de haut), rejoindre les îlots (motus) à la nage qui s'y trouvaient en contre bas (photo à droite), prendre un oeuf, regravir la falaise et ramener l'oeuf intact. Le gagnant était désigné vice-roi pour un an, il prend le titre d'homme oiseau (Tangata Manu), il est le représentant sur terre du dieu Make Make, créateur de tout l'univers. Cette pratique naquit pris la place des moaï et dura jusqu'à la fin du XIXème date à laquelle les persécutions et le déclin de la population en mirent un terme.



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