Le bateau a été profondément modifié en
      1958 sauf la salle machine qui est restée quasiment identique à ce qu'elle
      était à la fin des années 30, seuls des nouveaux diesel alternateur
      chargés de fournir l'électricité du bord ont été installés dans un local
      dédié tout en maintenant les anciens diesel alternateur qui étaient
      toujours présents dans la salle machine. Pour la petite histoire ce sont
      les mêmes modèles de moteur MAN qu'on pouvait trouver sur les U-BOOT de la
      Kriegsmarine pendant la seconde guerre mondiale, ils étaient encore
      parfaitement fonctionnels et on les lançait de temps à autre pour le seul
      plaisir de les entendre et de les voir tourner !
    
    
      
Le parquet supérieur des moteurs
        principaux avec les collecteurs d'échappement au fond qui devaient être
        bien chargés en amiante. Les moteurs sont des diesels MAN de 6 cylindres
        de 80 cm chaque, ils tournent en 2 temps ce qui leur donnait un bruit
        très caractéristique et une puissance totale de 3500 ch, c'était pas la
        panacée. On se traînait à 13 noeuds max, et je me souviens un jour qu'on
        rentrait sur Toulon avec un mistral orienté ouest de face, on reculait !
        On était obligé de tirer des bords pour arriver péniblement à
        progresser.
      
      
      
Le parquet inférieur des moteurs
        principaux, chaque panneau gris qu'on peut voir sur les moteurs
        s'enlevait et on pouvait voir et accèder directement au piston et à
        toute la mécanique d'entraînement de l'arbre à came, y compris pendant
        son fonctionnement.
      
      
Le
poste de contrôle propulsion à l'ancienne directement au pied des
moteurs principaux, sur la gauche on voit le panneau de commande qui
arrivait de la passerelle réglait sur STOP 00 avec les moteurs à
l'arrêt, on recevait également les ordres oralement par radio ou à
l'ancienne via un espèce de trombone en cuivre, à droite les commandes
du moteur, tout se faisait principalement à partir du volant du moteur
tribord sur lequel on pouvait coupler les deux moteurs.Il y avait une
manip particulière pour passer de marche avant AV ou arrière AR, avec
différents vitesses préréglées 00, 01, 02 et 03 de mémoire qui
correspondaient chacune à des régimes moteur. On peut distinguer à
gauche du moteur tribord une espèce de tige noire inclinée, c'était la
commande pour embrayer ou desembrayer le moteur, quand on passait sur
un moteur il fallait actionner cette commande, ça pouvait arriver en
mer pour pouvoir intervenir sur un moteur pour maintenance. Pour passer
de marche AV ou AR, c'était la poignée couleur métal dorée derrière le
volant, sur la photo elle est en position AV avec un indicateur noir et
rouge juste au dessus du volant. Dans la page sur 
mes carnets de l'époque, on retrouve le détail de mise en route
les moteurs principaux, les piloter, passer sur un moteur, etc. Je
savais tout faire ! Par contre dommage que je n'ai pas réalisé un l'époque
un croquis pour positionner toutes les commandes.
On notera les couches de peinture successives sur les différents
organes, j'ai encore en ma possession un bout de peinture de coque d'au
moins un bon demi centimètre d'épaisseur.
 
      
      
      
Niveau tableau de bord, c'était très sommaire avec quelques indications
de pression et de température, ce n'était pas suffisant pour piloter le
fonctionnement des moteurs, il fallait faire des rondes régulières pour
faire des relevés de pression et température et observer le
fonctionnement des pompes à huile (il consommait quasiment autant
d'huile que de gazole !) et des pompes à eau de mer de refroidissement.
L'espèce de poignée au dessus du volant peinte à sa base en violet
était le cran carburant. On distingue mieux le bras à gauche à
l'extrémité noire pour embrayer/désembrayer le moteur.
      
Le parquet supérieur des moteurs principaux vu de haut.
      
      

Une vue une culasse d'un cylindre, chaque couleur correspond à un type de
      fluide, de mémoire le mauve correspond au gazole.
      
      

panneau latéral du moteur déposé, voilà ce que ça donne le piston, la
      bielle, l'arbre à came, le tout qui baigne allègrement dans l'huile.
      
      

les énormes collecteurs d'échappement avec leur calorifugeage.
      
      

la plaque d'origine du constructeur qui trahit son origine, les 
chantiers
        navals de Brême sur le Weser.
      
      

Le réducteur pour relier les deux moteurs principaux vers l'unique ligne
      d'arbre, côté moteur.
      
      

le réducteur côté ligne d'arbre
      
      

la plaque sur le réducteur avec la mention DEUTSCHE REICHS, VULCAN GETRIEBE
      correspond à réducteur VULCAN
      
      
      
les différents pompes à huile et à eau
        de mer, il y en avait un peu partout disséminées dans la salle des
        machines avec des circuits d'huile et d'eau qu'il fallait connaître
        parfaitement pour pouvoir intervenir rapidement en cas de panne sur une
        pompe en actionnant des vannes à droite et à gauche pour redisposer un
        circuit fonctionnel avec des pompes de secours.
      
      
L'accès à la ligne d'arbre par une porte guillotine.
      
      

Le long tunnel de la ligne d'arbre qui était également dans le circuit de
      ronde puisqu'il fallait rajouter régulièrement de l'huile dans les paliers
      
      
      
Les diesel alternateur d'origine qui ne
        tournaient plus vu qu'ils avaient été remplacés par des diesel
        aternateur plus modernes qui étaient situés dans un local dédié lors de la refonte du bateau. Les
        diesel alternateur MAN d'origine étaient du même modèle de ceux des
        U-BOOT de la seconde guerre mondiale.
      
      
La mécanique des soupapes, toujours impressionnante à voir fonctionner.
      
      

Les diesel alternateur V12 
MGO
        de la société SACM  qui servaient à produire l'électricité du
      bord (1240kw au total), c'est un moteur produit à la fin des années
      cinquante qui a équipé nombre de locomotives de la SNCF.
      

les bouteilles d'air de lancement, les moteurs principaux sont lancés avec
      de l'air comprimé qui entraîne les pistons jusqu'à ce que la combustion
      se fasse et que le cycle du moteur 2 temps s'établisse.
      
      
Maintenance lourde avec dépose des culasses pour pouvoir accéder la
      soufflante sur la gauche. La soufflante fournit l'air de balayage
      nécessaire au fonctionnement d'un 
moteur
        deux temps,
on trouvera dans 
mes carnets de l'époque une annotation qui explique le
principe de cet air de balayage. Si on voulait avoir plus de détails
sur les moteurs, on se référait aux plans d'époque du constructeur,
c'étaient des vieux plans jaunis écrits en allemand qu'on conservait
religieusement au bureau machine avec l'aigle allemand et la croix
gammé dans un coin, charmant...
 
      
      
      Le gaz au halon pour l'extinction automatique en cas d'incendie du local
      diesel alternateur.